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mardi 21 septembre 2010

Lejaby en pleine négociation! la détermination de toutes!


Mardi 21 septembre

Aujourd'hui c'est le triste anniversaire de l'explosion d'AZF à Toulouse qui a fait 32 morts, de très nombreux blessés et beaucoup de licenciés dans tous le périmètre ou personne ne voulait plus entendre parler de chimie.
Pour Lejaby à Rillieux mais aussi dans les unités de production la grève et l'occupation se poursuivent.

Visite au Teil ce matin. Les salariées sont très déterminées. "On n'a plus rien, à perdre! il faut tenir et les obliger à négocier parce que de toute façon ils on décidé de nous liquider. On n'a pas fait plusieurs jours de grève pour baisser les bras maintenant!". Elles sont donc bien dans le mouvement sur place au Teil pour épauler leur déléguées qui sont au siège. Quasiment plus personnes dans les ateliers et elles se répartissent sur les pelouses ou dans la cantine.
Après avoir discuté avec le piquet des grévistes qui domine la voie rapide, où les coups de klaxon de soutien sont très nombreux, je me rend à la cantine.
Pendant que je discute, la responsable de l'unité m'invite discrètement (enfin elle le crois) à la suivre à l'extèrieur de la pièce. Là elle me déclare "Vous savez ici c'est un lieu privé. Les autres journalistes le comprennent qui ne rentrent pas là! Pouvez vous aller discuter dehors." Surpris je lui déclare que c'est à l'invitation des salariées que je suis entré et j'ajoute" Elles sont en grève, elles occupent paisiblement les locaux et demain leur travail aura sans doute disparu et elles ne pourront plus venir ici." "Nous ne pourrons pas être d'accord me déclare-t-elle en s'éloignant".
Quand je raconte "l'incident" les salariées s'indignent "Comment, elle a osé vous dire çà! Elle n'a pas de coeur... pas eu un seul mot de soutien envers nous depuis l'annonce des licenciements... Elle ne défend que l'intérêt des patrons. C'est vraiment inhumain d'être traitées ainsi après pour certaines 30 ans de travail ici!..."

De là nous discutions des luttes que les ouvriers ont mené dans le passé, notamment en 1968, aux côtés des étudiants, quand les ouvriers de BERLIET à Vénissieux (près de Lyon) changeaient les lettres au dessus des ateliers pour écrire LIBERTE. Déjà ils s'indignaient des mauvaises conditions de travail et des cadences à la chaine. Déjà les chefs et agents de maîtrise montraient souvent qu'ils étaient du côté des patrons "Les chiens de garde" disait-on alors.

Puis la discussion s'engage avec les plus anciennes et aussi les plus jeunes sur les conséquences de la fermeture. Pour les futures retraitées c'est souvent une heureuse délivrance après des années de cadences de plus en plus rapide et d'exigences toujours grandissantes. Pour d'autre comme Djemila 43 ans, 3 enfants, c'est l'angoisse de devoir tenir avec un seul salaire et de rechercher un travail si difficile à trouver dans la région. Christelle 37 ans envisage de se reconvertir. C'est une opportunité pour elle qui préfère prendre la chose du bon côté. Mais toutes n'ont pas son optimisme et il faudra les accompagner dans leur reconversion.

De Lyon les infos arrivent. Les négociations sont rompues. Le patron a fait ses propositions. Il reste sur ses positions de départ. Le bras de fer continue. En même temps, au Palais de Justice c'est l'audience. Le jugement sera surement reporté à dans quelques jours. On en reparlera.

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