Blog mode d'emploi :

Ce site se veut interactif. Créé par APIS dans une logique participative, il est ouvert aux contributions des salariés de Mondi et de Lejaby qui vont progressivement faire eux aussi des textes, des photos pour illustrer le quotidien de leurs luttes. Pour les soutenir ou faire leurs propres propositions, les lecteurs peuvent apporter des commentaires. Pour cela il vous suffit de cliquer sur le titre d'un article. Celui-ci apparaitra alors sur une nouvelle page. Au bas de l'article un écran permet au lecteur de rédiger son commentaire qui est immédiatement publié.
Un bon moyen pour encourager les Lejaby et les Mondi dans le bras de fer contre leurs patrons et pour les soutenir et les accompagner dans la reconversion professionnelle à laquelle ils seront obligés. Une possibilité aussi pour les joindre et leur communiquer offre d'emplois, propositions de coups de main, messages de sympathie etc..."

Merci d'avance pour eux

jeudi 21 octobre 2010

Mondi: négociations difficiles - bourse toujours en hausse

MONDI

( LSE: MNDI.L / ISIN GB00B1CRLC47 )
Dern. Cours:557,50 p
Heure:17h35 le 21/10/2010
Variation:Up 7,00 (1,27%)


Var. Jour:549,00 - 562,00
Var. sur 1 an:366,30 - 551,00



MONDI (MNDI.L)




Cliquetez sur code invalide et
vous découvrirez le cours du jour














Y a-t-il un pilote d'ans l'avion?
Les Mondi désespèrent de trouver de vrais interlocuteurs pour avancer dans les négociations. Dans ces conditions les appuis trouvés auprès des élus de tout bords sont certes réconfortants mais malheureusement stériles, faute de trouver du répondant et une capacité à négocier!

Pendant ce temps le cours en bourse de l'action Mondi ne cesse de crever le plafond du plus haut. Depuis le 21 septembre, le titre à progressé de plus de 10%. La finance n'a pas de morale. Nous le savions déjà, mais c'est très difficile à digérer dans un climat social, chez les Mondi comme au global, où l'accès à l'emploi est si difficile et les rémunérations tellement étriquées.

Le Teil: soirée de soutien aux Lejaby



Jeudi 21 octobre, près de 130 personnes sont réunies à la salle des fêtes du Teil pour une projection publique du film "Entre nos mains".

C'est la municipalité du Teil qui a souhaité cette rencontre autour de l'histoire filmée des ouvrières de Starissima, société de fabrication de lingerie en dépôt de bilan, dont les ouvrières ont examiné la possibilité de reprendre l'activité en société coopérative. Ce projet de SCOP auquel la totalité des salariées s'était finalement ralliée, n'a pas pu finalement voir le jour. Peu de temps avant la décision du tribunal, la défaillance d'un gros client et le déséquilibre du carnet de commande ont obligé à l'abandon d'un projet qui avait su rassembler les travailleuses autour d'une équipe de cadre pour un possible redémarrage.

Une belle page de l'histoire de ces femmes qui on su trouver l'élan pour rebondir et sont sorties grandies de leur lutte. Une démonstration pleine d'actualité des rapports de domination que le patronat persiste à faire supporter aux salariés, mais démonstration à l'inverse de la détermination des salariés à ne plus se laisser faire face à des patrons qui préfèrent casser l'outil que de laisser aux mains des salariés. "Patrons voyous" disait récemment Anne-Marie Rème-Pic conseillère générale de la Drôme dans un article de la Tribune au sujet des Mondi. Le terme est semble-t-il ici bien adapté.

Mais après le film la réalité locale reprend ces obligations.
Demain retour à l'atelier pour travailler. Les patrons de Lejaby venant de se voir obligés de reprendre la procédure à zéro, les licenciements sont formellement à ce jour annulés. Le siège de Rillieux s'est donc empressé de faire passer des commandes qu'il faut honorer. Au boulot donc à nouveau, dans l'attente du nouveau calendrier de négociation que la direction n'a même pas été capable de proposer au CCE qui s'est tenu hier.

La situation n'est pas facile pour les filles. C'est les montagnes russes au niveau du moral! ça monte, quand elles occupent et gagnent, et puis ça baisse quand il faut reprendre le boulot alors que dans les têtes elles étaient déjà presque dehors.
Dur, dur de garder les idées claires et de continuer à se battre pied à pied. Car elles ne se font guère d'illusions. La détermination à fermer reste là. Il va falloir renégocier. Le patron aura-t-il l'audace de remettre en cause les accords passés en présence de la direction régionale du travail? La question taraude un peu les esprits. Tous les coups semblent permis. Comme dit une salariée de Starissima dans sa langue africaine d'origine, citant un dicton de son pays "Le serpent est toujours dangereux! Même mort le serpent est dangereux!".
Souhaitons ne pas être de mauvaise augure et que les quelques mois de gagnés permettront aux salariées de mieux préparer l'avenir professionnel de chacune, isolément ou pourquoi pas collectivement pour certaines au moins.

Quoi qu'il en soit les filles du Teil se doivent prendre leur avenir en main car les patrons le Lejaby ont déjà montré qu'elles n'ont rien à attendre d'eux sur ce point. Exigez donc le temps de préparer vous même votre avenir!

mercredi 20 octobre 2010

La lutte quand même


C'est le titre du bel article réalisé par Olivier Millot et Isabelle Poitte dans Télérama de cette semaine (n° 3170 du 16 au 22 octobre) pour illustrer le téléfilm "Les Vivants et les Morts " "fresque sociale vibrante où des ouvriers (et des ouvrières ndr) luttent pour ne pas perdre leur dignité en plus de leur travail ".

Isabelle Poitte est venue voir les filles du Teil le 4 octobre pour parler de cette série télévisée écrite et tournée par Gérard Mordillat, dans une approche où l'auteur sait bien traduire ces histoires d'hommes et de femmes du monde ouvrier "qui vivent, s'engagent se battent et s'aiment" pour la défense de leur boulot.

Dans un grand article elle raconte sa visite et ses rencontres avec une dizaine des salariées du site. Vous les verrez: elles sont en pleine page pour illustrer l'article qui fait la une de cet hebdomadaire, spécialiste et référence en matière de télévision. Vous y retrouverez Bernadette, Jocelyne, Christine, Nathalie et Eladia notamment qui racontent leur lutte et leurs réactions après avoir visionné la série.
"Peut être que si on nous avait filmées, comme dans la série, au jour le jour, il y aurait aussi matière à faire un film, plein de petites histoires à raconter..." conclu l'article en reprenant les paroles de Bernadette.

Un film du suivi au jour le jour d'une lutte de travailleuses
, nous pourrons tous en voir un ce soir jeudi au Teil (cf article précédant le 8 octobre) dans une soirée de soutien aux Lejaby. "Entre nos mains" c'est la lutte des Starissima pour tenter de sauver leur entreprise près d'Orléans. Elles vont envisager de reprendre la boîte en société coopérative, c'est à dire en devenant leur propre employeur.

C'est cette aventure que vous êtes toutes et tous invités à découvrir en venant du même coup soutenir les filles du Teil. A ce soir à 20h 30 au Teil Salle Paul Avon .

mardi 19 octobre 2010

LEJABY Le plan de restucturation annulé au tribunal.


Le tribunal de Lyon a considéré ce jour que la direction de Lejaby avait "fait preuve d'un comportement déloyal" en dissimulant certaines informations.
Le groupe autrichien Palmers Textil, propriétaire de Lejaby, venait d'engager une action en justice contre l'ancien propriétaire, le groupe américain Warnaco en n'en n'a pas informé le CCE au moment de ses décisions de licenciements.

Le tribunal exige donc que la procédure soit reprise en information comme pour consultation.
Un nouveau délai bienvenu pour des salariées satisfaites que la justice passe.
Mais la décision de fermeture reste définitive comme la direction les en avait informé dès avant la décision du tribunal.

Le CCE se réunira à nouveau le jeudi 21 octobre, pour décider de la marche à suivre.

Pour écouter la réaction de Brigitte Figueroa salariée à Bellegarde, sur RTL, allez là
http://www.rtl.fr/actualites/article/annulation-du-plan-de-restructuration-de-lejaby-7631262268


samedi 16 octobre 2010

"Pan sur le bec !" à propos de la manif du 12 octobre



Certains éléments d'informations m'ont été communiqués depuis qui me permettent de rectifier les propos que j'ai tenu sur ce blog dans l'article à propos de l'accord signé chez les Mondi. En effet, n'ayant pas vu le 12 octobre de cortège organisé des Mondi et des Lejaby, contrairement à la manifestation précédente, j'évoquais une possible démobilisation des Mondi.

Dans les faits, ceux-ci ont tenu ce jour là une AG, juste avant la manif, pour présenter les résultats des négociations de la veille. A la fin de leur réunion ils sont partis rejoindre la manif "à la bourre" et dans l'urgence personne n'a vérifié qui emportait les banderoles...qui sont finalement restées stockées à l'usine! De plus, alors qu' habituellement une place était réservée en tête de manifestation aux salariés en lutte, cet aspect des choses n'avait pas été prévu cette fois-ci. Ce qui fait que les Mondi de l'Homme d'Armes comme d'Aoust sur Sye étaient bien là, en grand nombre, mais dispersés au milieu des très nombreux participants.
Voilà! Il fallait que cela soit dit. Et selon la formule consacrée du Canard Enchaîné "Pan sur le Bec !" pour le journaliste-citoyen qui est allé trop vite en besogne dans ses commentaires, sans avoir recueilli toutes les informations nécessaires.

mercredi 13 octobre 2010

Mondi: au Forum pour l'Emploi







Pose déjeuner pour les représentants de Mondi venus participer au Forum pour l'Emploi

Mondi: à la recherche d'un travail


Les Mondi se sont invités au Forum pour l'Emploi de Montélimar organisé cette année par la Sésame. Une pièce annexe a été mise à leur disposition un peu a l'écart des stands. De là ils peuvent aller à la rencontre de tous les employeurs venus ici venter les mérites de leur entreprise et recueillir les CV des candidat(e)s qui viennent les visiter.

Martine
, un grand cahier à la main fait consciencieusement le tour de tous les stands. Elle pourra ainsi rapporter et faire passer les informations à celles et ceux des Mondi qui n'auront pas osé faire le pas et venir ici voir s'il y a une opportunité pour l'avenir. Merci à elle!

MONDI: accord trouvé chez eux aussi!

Mardi 12 octobre les Mondi étaient présents à la manifestation à Montélimar, mais en ordre dispersé. Le matin même les représentants du personnels venaient de leur annoncer l'accord trouvé la veille avec le directeur du personnel après une journée de négociation marathon. Un accord paraphé Christophe Cailteaux DRH et par l'ensemble des représentants du personnel.
Pour les 125 licenciés, un système de prime forfaitaire unique par tranche d'âges a été obtenue en extra légale. Elle viendra s'ajouter au minimum prévu par la loi et la convention collective.

Le montant de la prime:
de 0 à 4 ans 25 119 € net concerne 15 personnes
de 5 à 9 ans 30 701 € 16 personnes
de 10 à 14 ans 36 283 € 12 personnes
de 15 à 19 ans 41 865€ 31 personnes
plus de 20 ans 47 447€ 51 personnes

Pour la prime légale, y compris dispositions de la convention collective nationale de la transformation du papier et de la cellulose du 16/02/1988
de 0 à 1 ans pas d'indemnisation
de 2 à 5 ans 1/5 de mois par année (au delà de la 1ère)
de 6 à 15 ans 1/4 de mois par année d'ancienneté
plus de 15 ans 1/4 de mois par an majoré de 10%
pour les plus de 50 ans la majoration est portée à 25%
pour les plus de 55 ans la majoration est fixée à 20%

Pour le taux légal minimum voir la page web
http://www.travail-solidarite.gouv.fr/informations-pratiques,89/fiches-pratiques,91/licenciement,121/l-indemnite-legale-de-licenciement,1114.html

Est-ce l'annonce du montant global des primes à toucher qui a démobilisé les Mondi? auraient-ils oublié que si leur lutte est aujourd'hui gagnante, celle pour les retraites se poursuit et les concerne comme leurs enfants et leurs petits enfants. Et si la lutte à payé pour eux, pourquoi ne payerait-elle pas aussi un jour pour toutes les femmes et les hommes qui font actuellement le sacrifice, journée d'action après après journée d'action, d'une part de leurs salaires pour défendre les acquis de leurs parents et grands-parents? Allez les gars! tous ensemble, oui tous ensemble! et puis faites gaffe la somme semble belle mais si le travail ne revient pas elle rsique d'être vite croquée!
Enfin, il faut prendre le temps de digérer et la solidarité retrouvera sans doute ses forces.
En tout cas, à bientôt de vous revoir au coude à coude dans les cortèges! c'était sympa , ça donnait envie de vous soutenir et de se battre à vos côtés!

Délocalisation:on peut aussi en rire!


Dessin réalisé pour les Lejaby par un dessinateur amateur ami et soutien de leur lutte

LEJABY: détails d'un accord


L'occupation des locaux du siège s'est achevée par la signature d'un accord entre la direction et les représentantes des salariés, accord obtenu avec la médiation de la direction du travail.

Entre la proposition initiale présentée par les dirigeants lors des premières négociations et l'accord convenu l'écart va presque du simple au double: de 7 000€ + 350€ par année de présence, la proposition finale se monte à 15 000€ pour toutes et 600€ par mois de présence pour les 5 premières années et 500€ par mois pour les années suivantes.
A minima c'est 10 000€ pour les plus jeunes arrivées et 21 500€ pour les plus anciennes qui se sont ajoutés aux propositions initiales. La lutte paie ...et le patron paiera un peu plus!
Ces primes (en brut) feront l'objet d'une retenue de 8% pour payer la CSG et le RDS qui sont dûs. A la somme finale s'ajoutera la prime légale qui va de 3 000€ (pour 10 ans d'ancienneté) à 18 000€ (pour 40 ans de présence) et sur laquelle il n'y aura pas de retenus.
Le total des sommes versées (en brut) ira de 23 500€ pour 10 ans de présence à 53 500€ pour 40 ans d'ancienneté.

Des sommes importantes, à comparer cependant avec le salaire moyen mensuel et avec la probabilité de retrouver ou non facilement un emploi. Avec le plan et le congés de reclassement qui autorisera 9 mois de recherche d'emploi rémunéré à 90% du net, les salariés de Lejaby disposeront d'une réserve pour chercher une solution professionnelle adaptée à chacune. A moins que la vision du film "Entre nos mains" ne suscite quelques vocations et l'envie de se lancer collectivement dans l'aventure d'une poursuite d'activité sous des formes encore à préciser. C'est certainement dès à présent maintenant qu'il faudrait y penser...
La suite dans les prochains jours.

mardi 12 octobre 2010

Mardi 12 Nouvelle journée d'action nationale

Aujourd'hui à nouveau les salariés du public et du privé se retrouvent au coude à coude dans la rue pour dire non à une réforme injuste des retraites que le gouvernement veut imposer. Le Sénat examine à marche forcée le texte pour montrer qu'il n'est plus possible de reculer. La situation à 12h semble montrer une forte mobilisation qui ne faiblit pas. Manifestation ce jour à 14h30 à Montélimar

Mondi:
vu le cours de la Bourse de l'action.
Il a atteint hier son plus haut depuis 3 ans à 545 + 200 points depuis le 1er janvier 2010, soit 58% en plus pour les actionnaires en 9 mois. Un beau bébé... dans le dos des salariés.
La crise n'est vraiment pas là pour tout le monde!

Pour voir les variations de cours depuis 2007 allez ici:
http://fr.finance.yahoo.com/echarts?s=MNDI.L#chart15:symbol=mndi.l;range=20070702,20101011;indicator=volume;charttype=line;crosshair=on;ohlcvalues=0;logscale=on

En regardant les statistiques de visites du blog je constate qu'aujourd'hui une agence internet de Tunis et une société de Beyrouth au Liban sont venus nous visiter. L'internationalisation de l'information est vraiment d'actualité.

lundi 11 octobre 2010

Vu dans la presse

N'ayant pas encore eu de contact direct avec les salariées du Teil, avant la manifestation de demain au cours desquelles elles seront peut être présentes à Montélimar, je recherche des précisions sur l'accord passé voila maintenant presque 15 jours.

Je tombe sur ces articles du Progrès et le L'Humanité, repris par le site de soutient aux luttes Mille Babords (http://www.millebabords.org/spip.php?article15105) que je fais figurer, non pas pour raviver de possibles désaccords si la fin de l'occupation a pu en causer entre les salariées, mais pour garder mémoire de ces moments forts de la lutte et de leurs contrastes.

Amertume ou non, le combat n'est pas terminé. Si un protocole a été passé sur le montant des primes de licenciement, le volet social du plan restait encore à préciser. Et il sera déterminant pour permettre un accompagnement à la hauteur des difficultés auxquelles les salariées et particulièrement du Teil peuvent s'attendre pour retrouver un emploi.

Et puis quel devenir pour les locaux et le parc des machines qui ne paraîssent pas le souci majeur de la direction mais représentent un outil de travail peut être réutilisable à l'heure où d'autres parlent de re-localisation de la production.

Là encore il va falloir réfléchir à l'avenir.


Le Progrès de Lyon: L'amère fin de conflit des ouvrières de Lejaby

publié le 30.09.2010 04h00


Les ouvrières qui bloquaient l'entrée de l'usine depuis quinze jours ont levé le camp hier  / Joël Philippon

Un protocole d'accord sur les primes de départ a permis hier la fin du conflit chez Lejaby. Le blocus du siège de Rillieux a été levé hier après-midi. Le travail reprendra demain

Il n'y a plus personne devant le siège de Lejaby à Rillieux. À 16 heures hier, un camion, le troisième depuis le début de l'après-midi, franchit librement le portail d'accès. Les livraisons ont repris. Fin de quinze jours de blocus : la grève est terminée chez le fabricant de lingerie après le protocole d'accord signé dans la nuit avec la direction grâce à la médiation de l'État. 80 % des occupantes du site ont approuvé ce texte entre midi et deux. Puis elles sont reparties aussitôt dans leurs familles, après avoir brûlé les marionnettes des trois responsables de l'entreprise plantées sur la pelouse. « Tout le monde s'est en allé comme une volée de moineaux », déplore l'une des deux ouvrières encore présentes sur le site en fin d'après-midi, et qui l'a « en travers de la gorge ». Elle fait partie des salariées de l'usine de Bourg-en-Bresse qui n'ont pas voté pour le protocole. Sa collègue Christelle aussi. « Il y en a qui ont pleuré tout-à-l'heure. J'ai les boules. On aurait pu tenir cette occupation une semaine de plus. Les primes qu'on nous donne, il aurait fallu que ce soit les mêmes sommes, mais net, pas brut. Parce qu'on perd notre travail. Moi, je vais essayer de faire une formation pour travailler dans les crèches. Mais si ça n'aboutit à rien… » Sa collègue est à deux ans de la retraite : « Je suis aphone, fatiguée, j'en ai ma claque. C'est pas cher payé pour avoir donné tout ce qu'on a donné. C'est dégueulasse : combien ils gagnent les actionnaires ? Si ça se trouve, ils touchent par mois ce qu'ils nous donnent en primes de départ. On va pas s'agenouiller pour leur dire merci, surtout qu'on bosse déjà avec des cadences infernales. » « Du Lejaby, j'en rachèterai pas, j'irai dans les supermarchés », tonne Christelle, qui doit se faire prier par sa collègue pour rentrer dans l'Ain : « Tout part à l'étranger, s'énerve-t-elle. La France, c'est le monde à l'envers ». Du bâtiment de Lejaby sort alors l'élue CFDT Nicole Mendez, qui joue la solidarité syndicale. « On a cédé ensemble dans les négociations. On n'a pas les deux ans de salaires qu'on demandait. Il n'y a aucune concession sur l'emploi et je m'inquiète pour l'avenir industriel de Lejaby en France. Au nom de l'emploi, c'est une défaite. Comment les filles vont faire pour retrouver du travail ? Je me fais beaucoup de soucis. Les responsables politiques ne nous soutiennent pas assez. Ils doivent empêcher les délocalisations ! » « Le positif, c'est que le protocole d'accord permet de sortir du conflit. Mais la bataille de l'emploi, on l'a perdue » reconnaît, quelques mètres plus loin, la déléguée CGT Janine Caillot. Avec d'autres, elle fait place nette dans le préfabriqué qui servait de réfectoire à la centaine d'occupantes. Sur la pelouse, seuls restent plantés les drapeaux orange de la CFDT. « Je les laisse volontairement », dit Nicole Mendez. « Moi, je considère que je suis encore en conflit ».

Nicolas Ballet

Ce que prévoit le protocole d'accord signé avec les syndicats

Il a fallu de très longues négociations pour en arriver là. À 1 heure du matin, hier, et grâce notamment à la médiation du directeur régional de la Direccte, Michel Delarbre, syndicats et direction ont fini par s'entendre sur un protocole d'accord : il prévoit des primes de départ de 15 000 euros brut par salariée licenciée, plus 600 euros brut pour les cinq premières années de présence, et 500 euros au-delà. Les jours de grève à compter du 16 septembre seront payés et la reprise du travail est prévue demain. La direction a consenti un effort (elle proposait jusqu'ici 12 500 euros de prime de départ, plus 420 euros par année d'ancienneté). « Mais on est loin de deux ans de salaires qu'on réclamait et notre demande de fusion des ateliers de Bourg et Bellegarde n'est pas retenue », souligne Nicole Mendez. « Le protocole d'accord prend en compte la situation des salariés et celle de l'entreprise », rétorque le président de Lejaby, Raymond Mahé, qui nous a reçu hier après-midi dans son bureau. « Quant à garder le site de Bourg, cela aurait été renoncer à la moitié des efforts prévus par ce plan » insiste-t-il. Le plan social prévoit 197 suppressions de postes (un tiers de l'effectif) à partir de mi-novembre, avec la fermeture de trois usines (Bellegarde et Bourg dans l'Ain, Le Teil en Ardèche). Un comité central d'entreprise se tiendra aujourd'hui au siège de Lejaby pour fixer notamment les modalités du reclassement interne et externe.

N. B. Le Progrès Lyon


Vu sur le site de l'Humanité

http://www.humanite.fr/29_09_2010-l...

Entamé il y a deux semaines, le blocage du site de Lejaby à Rillieux-la-Pape, près de Lyon, a été levé ce mercredi 29 septembre. Direction et syndicats du fabricant de lingerie ont conclu un accord dans la soirée de mardi.

L’accord sur les primes de licenciement a été soumis au vote des salariées mercredi. "Sur 147 votants, il y a eu 118 pour, 26 contre et une abstention", a indiqué à l’AFP Nicole Mendez, déléguée du personnel CFDT. "Nous allons lever le blocage" à partir de 14h, a-t-elle précisé.

L’accord prévoit 15 000 euros d’indemnité supra-légale par salariée licenciée, assortis de 600 euros par an pour les cinq premières années d’ancienneté, puis 500 euros pour les années suivantes. "Et la direction paiera les jours de grève", a ajouté Mme Mendez.

jeudi 7 octobre 2010

Un dossier entre de bonnes mains?






Le ministre aura le dossier ...ca s'est sûr!

Les Mondi s'invitent à la visite du Secrétaire d'Etat



A 15h 30 aujourd'hui jeudi 7 octobre, Laurent Wauquiez Secrétaire d'Etat en charge de l'Emploi était de passage à Pôle Emploi Montélimar pour prendre le pouls de la nouvelle institution, de ses utilisateurs et de ses salariés.


Les Mondi se sont invités pour venir remettre leur dossier et demander à ce qu'il soit étudié. Chrirstian Avazeri, chef de cabinet du Secrétaire d'Etat, est venu les voir et est reparti avec, en main propre, leurs demandes, promettant de les étudier avec soins.




les horaires du film

Entre nos Mains

du 21 au 25 octobre cinéma Regain au Teil

Cinéma du Teil: soutien au Lejaby





Une soirée cinéma en soutien aux Lejaby. Le film "Entre nos mains" (voir ci-dessous) sera projeté exceptionnellement dans la salle Paul Avon à 20h 30 puis sera repris dans la salle du cinéma le Regain les jours suivants (voir photo ci-après).
Une belle occasion de se nourrir de la lutte des autres pour enrichir les combats d'ici.

Les salariées de Starissima rachètent leur entreprise et font un film

photo la reprise en Scop de Starissima

par les salariées de cette entreprise de lingerie

Hier en revenant vers Montélimar dans la voiture j'écoutais comme souvent l'excellente radio de service public qu'est France Inter.

Ce soir là entre 20h et 21h la journaliste Kathleen Evin, dans son émission L'humeur Vagabonde", recevait Mariana Otero une cinéaste pour son dernier film "Entre nos mains" qui sort cette semaine dans les salles.

Elle a suivi les salariées de l'entreprise Starissima en liquidation qui ont décidé de reprendre leur entreprise et la transformer en SCOP pour sauvegarder leurs emplois.

En plein dans l'actualité de la lutte des Lejaby et aussi pourquoi pas des Mondi!

extrait du site internet de France Inter qui présente l'émission

mercredi 6 octobre 2010

Mariana Otero

pour « Entre nos mains », sortie en salles ce jour

Rester zen, même quand on tremble de peur pour l’avenir, mais ne pas baisser sa garde même quand on vous jure que le serpent est bien mort…La sagesse africaine s’adapte plutôt bien à nos climats. Cette ouvrière de l’usine Starissima exprime ainsi en raccourci l’état d’esprit des salariées de cette fabrique de lingerie féminine à qui un groupe de cadres propose de participer à un projet de SCOP pour reprendre leur entreprise en dépôt de bilan. Tentant, évidemment, lorsque la fermeture est annoncée. Mais terrorisant lorsqu’il faut se lancer dans l’inconnu en y risquant au moins un mois de salaire.

Mariana Otero a tourné en 2009 près d’Orléans l’histoire de cette poignée de femmes en rebellion contre la fin programmée de leurs emplois. Au départ méfiantes, intimidées, inquiètes, ces ouvrières ont majoritairement décidé de s'investir dans un projet de coopérative pour tenter de faire vivre leur entreprise. Au fil des mois on les voit découvrir ce que signifie cette mise en commun de leurs espoirs et de leurs expériences. « Entre nos mains » qui est sorti aujourd’hui dans les salles est le récit de cette aventure, filmée à exacte hauteur de femme. Et Mariana Otero est, ce soir, l’invitée de l’Humeur Vagabonde.


A cette adresse vous pouvez aller écouter l'émission jusqu'au 6 novembre

http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/humeurvagabonde/


La mobilisation paie: les Lejaby montrent la voie!

Mon absence pour une dizaine de jours m'amène à retrouver une situation bien différente de celle de mon départ.
Un message reçu sur mon téléphone "La grève des Lejaby à pris fin aujourd'hui à 14h Le Teil" m'indiquait que l'occupation des locaux avait pris fin. Merci pour le texto.
En arrivant hier, tard dans la soiré,e j'ai trouvé dans la Tribune de la semaine dernière les principaux éléments de la situation chez les Lejaby comme chez les Mondi.

Lejaby: l'occupation a payé!
Par leur action déterminée les salariées de Lejaby ont créé un rapport de force qui a fait progresser notablement les négociations. Selon La Tribune un accord a été trouvé dans la nuit de mardi 28 à mercredi 29 septembre. La prime extra-légale est portée à 15 000 € pour tous plus 500 euros par année de présence porté à 600 € pour les 5 premières années. Le ministre de l'industrie Christian Estrosi a chargé le préfet de Région d'une médiation, ce qui a réjoui les président de la Ré&gion JJ Queyranne qui espère des réponses concrètes auxquelles la Région est prête à s'associer. Espéront maintenant que l'on va passer rapidement des paroles aux actes.

Mondi: négociations bloquées!
Les Mondi étaient eu aussi en négociation à Lyon ce même mardi. Mais là ce fut une autre histoire!
D'abord l'expert comptable mandaté par les CCE a démontré, chiffres en main, que la raison économique mise en avant pour justifier des fermetures n'existait pas vraiment. Ensuite le CCE découvrait les propositions du patron en matière d'indemnisation. Et là le compte n'y est pas du tout selon les salariés: 5 mois en tout et pour tout pour chaque salarié licencié. "On nous propose une indemnité misérable avec une prime dérisoire..." Les représentants des salariés ont quitté la table des négociations en exigeant des propositions sérieuses et en envisageant des actions en justic esur les points qui le permettent. Chaude ambiance donc.
Tout cela ne semble pas du tout perturber les boursicoteurs puisque le court de la bourse continue de grimper à 537.50, à l'heure (13h30) où j'écris ce jour.

Dans l'après-midi je vais me renseigner sur le terrain .